Le projet sur le thème de l'entomophagie soutenu par l'ANR !
06/09/2019
Le sujet est porté par 3 universités, dont l'Université de Caen, sous l'impulsion du Professeur Joël Brée et de la thèse de Khaoula Jellouli, diplômée de l’IAE Caen et doctorante au NIMEC.
Le projet sera financé par l'ANR (Agence Nationale de la Recherche).
L’innovation est une source de croissance en période de mutations sociales et culturelles.
En matière alimentaire, nous assistons à une transformation des modèles en raison de la croissance démographique, de la raréfaction des ressources naturelles et des préoccupations de santé grandissantes, qui conduit les entreprises à introduire sur le marché des produits radicalement nouveaux comme les insectes. On note ainsi un intérêt récent des chercheurs pour l’entomophagie (le nombre de publications internationales sur le sujet est passé de 55 en 2010 à plus de 400 en 2018).
En Occident, manger des insectes comestibles devient une perspective saine et durable : satisfaire la demande alimentaire croissante tout en préservant l’environnement. Mais cela reste encore marginal et expérientiel car, pour la très grande majorité de consommateurs, ils sont mentalement catégorisés « culturellement non comestibles » et cristallisent les trois motifs de refus alimentaires identifiés par les sociologues : le danger, l’aversion et le dégoût. Cela implique donc une évolution des comportements et suppose une meilleure connaissance des déterminants sociaux, culturels, psychologiques et sensoriels des préférences et pratiques alimentaires.
Pour répondre à cette préoccupation, le projet ANR CRI-KEE se structure en trois axes de recherche :
- L’axe 1 vise à étudier les représentations, perceptions et comportements alimentaires afin d’identifier les freins liés à la consommation d’insectes en Europe.
- L’axe 2 vise à explorer l’apprentissage et la familiarisation des enfants/adolescents vis-à-vis de l’ingestion d’insectes car ils sont un puissant vecteur de diffusion des innovations alimentaires.
- L’axe 3 est dédié à l’offre de produits à base d’insectes comestibles : identifier les modes de communication et de distribution appropriés pour favoriser leur consommation.
Le projet est porté par l’Université d’Angers sous la direction du Professeur Gaëlle Pantin-Sohier (qui a soutenu sa thèse à l’Université de Caen en 2004 au CIME, d’où est issu le NIMEC). Les deux autres partenaires sont l’Université de Nantes et l’Université de Caen Normandie (qui s’occupera plus spécifiquement de l’axe 2 sous l’impulsion du Professeur Joël Brée). Il regroupe une trentaine de chercheurs dont 20 % d’étrangers et sera subventionné à hauteur de 369 000 euros (dont 108 000 pour le NIMEC) par l’ANR.
