Des insectes dans nos assiettes

16/10/2021

Le 16 octobre dernier, l’IAE Caen et le laboratoire NIMEC (qui abrite ses enseignants-chercheurs) co-organisaient l’atelier “Des insectes dans nos assiettes” dans le cadre du TURFU Festival, à l’occasion de la Fête de la Science. L’objectif : vulgariser, auprès du grand public, le travail de différents laboratoires de recherche autour de l’alimentation de demain. Organisé au Dôme, centre de sciences dédié à l’innovation et à l’entrepreneuriat à Caen, cet atelier, en accès libre, a réuni des enfants de 6 à 12 ans et leurs parents, présents au titre d’observateurs. Il avait pour but de comprendre comment familiariser le jeune public à des aliments hors du commun : les insectes.

L’atelier s’est déroulé en trois temps, avec en premier lieu un questionnaire fermé pour les sensibiliser à la thématique et des questions ouvertes pour comprendre leur perception du sujet. Trois exemples de packagings leur ont ensuite été présentés, mettant en scène des biscuits sucrés ou salés et un personnage de marque incarné par un insecte dans 3 univers différents : l’aventure, la défense de l’environnement et l’alimentation saine. L’objectif, en recueillant les notes des enfants, était d’identifier les leviers susceptibles de les séduire : le goût du défi, le souci de la planète ou la préoccupation pour leur santé (3 axes issus d’une première phase d’entretiens qualitatifs). Les enfants étaient ensuite invités à visionner de courtes vidéos dont des extraits du Roi Lion et du Livre de la Jungle dans lesquels Simba et Mowgli consomment des insectes, la bande annonce du film Microcosmos et une vidéo d’Angélina Jolie cuisinant et dégustant des insectes en compagnie d’enfants. Enfin, l’atelier s’est clôturé avec une conférence de 5 à 10 mn pour expliquer aux enfants les avantages de l’entomophagie.

Riches en protéines et en vitamines saines pour l’organisme, les insectes sont en effet aujourd’hui déjà consommés par plus de 2,5 milliards de personnes à travers le monde. Face à la hausse constante de la population, ils représentent une alternative de plus en plus sérieuse à la consommation de protéines animales dites “traditionnelles”. Une ferme à insectes est par ailleurs moins impactante pour l’environnement qu’un élevage traditionnel, avec de moindres émissions de gaz à effet de serre et des exploitations moins gourmandes en eau, des arguments de taille face à l’urgence climatique. Enfin, avec environ 230 saveurs différentes, les insectes présentent de véritables propriétés organoleptiques. Pour autant, malgré leurs multiples intérêts nutritionnels et écologiques, les insectes suscitent encore une certaine réticence, voire du dégoût, chez de nombreuses personnes. Cet atelier avait donc pour but d’observer et d'analyser la réaction générée chez un public moins “conditionné” que sont les enfants. Les études montrent en effet qu’en les familiarisant, dès le plus jeune âge, à un nouvel usage, les chances qu’ils l'acceptent et l’intègrent à leurs habitudes sont plus élevées.

Cet événement s'inscrit dans une série d'ateliers débutée en 2019 dans le cadre d’un projet de recherche financé par l’Agence National de la Recherche (ANR) et porté par 3 laboratoires : le GRANEM, à Angers, le LEMNA, à Nantes et le NIMEC, à Caen. Il est destiné à nourrir le travail des pouvoirs publics, des entreprises de l’industrie agroalimentaire et de la recherche sur l’alimentation de demain. La prochaine étape, en 2022, consistera à poursuivre l’expérimentation autour du packaging pour définir des leviers publicitaires à activer afin de favoriser la consommation d’insectes auprès du grand public.

Des insectes dans nos assiettes

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