L’intervention sociale : un secteur en recherche de professionnels formés et impliqués

Le secteur de l’intervention sociale est remis sur le devant de la scène en ce printemps 2022 avec une nouvelle vague de métiers concernés par des revalorisations dans le cadre du Ségur de la Santé. Une forme de reconnaissance pour un secteur qui a vécu une véritable mutation au cours des 20 dernières années. Gillonne Desquesnes, Maître de conférences en sociologie à l’IAE de Caen, nous livre sa vision du secteur, les évolutions qu’il a vécues et les compétences clés à maîtriser pour répondre aux enjeux actuels de l’intervention sociale.

Du travail social à l’intervention sociale

Depuis la fin des années 90, le terme de travail social a été délaissé au profit d’intervention sociale. S’il s’agit toujours d’une aide à autrui, le champ d’application et le nombre de métiers concernés sont plus larges. Ainsi, au handicap et à la protection de l’enfance, sont venus s’ajouter l’autonomie et la dépendance, les exclusions, l’intégration par les demandes d’asile, etc. De nouveaux métiers ont également rejoint les métiers d’origine. On peut ainsi citer les postes de chargé(e) de projet ou de chargé(e) de mission.

L’intervention sociale, proche de l’économie sociale et solidaire, regroupe donc une multitude de professionnels.

L’intervention sociale : un secteur en pleine mutation

Au cours des 20 dernières années, la précarité s’est accrue dans notre pays. Nous assistons par ailleurs à un vieillissement de la population et l’isolement touche de plus en plus de monde. Sur le plan social, la France vit de grandes transformations.

En parallèle, les politiques publiques et sociales ont été largement redéfinies. Elles sont beaucoup plus territorialisées, mises en œuvre au niveau local et de manière transversale. Les budgets sont rationalisés et preuve doit être rendue de l’efficience des actions engagées.

Enfin, le secteur s’est concentré, avec l’absorption de bon nombre de petites structures.

Une évolution des pratiques de travail

En parallèle de ces changements d’ordre “macro”, se sont mis en place des changements dans l’exercice-même des fonctions représentées dans l’intervention sociale. Ainsi, les droits des usagers sont à présent systématiquement pris en compte. On assiste également à une généralisation des approches en mode projet, intégrant la notion de personnalisation du parcours de chaque usager.

Des compétences et savoir-faire recherchés

Au vu de toutes ces évolutions, des compétences clés sont recherchées. La connaissance des politiques sociales, la compréhension des grands problèmes sociaux contemporains ainsi que des publics et l’évaluation des actions mises en place sont ainsi les principaux items qui ressortent dans les attentes des structures d’intervention sociale lorsqu’elles recrutent.

Ce sont les 3 grands piliers de notre master Ingénierie et Management de l’intervention sociale. 

Les conseils avant de se lancer dans cette voie

Pour les étudiants ou actifs voulant s’orienter ou se réorienter vers les métiers de l’intervention sociale, il est recommandé d’avoir une appétence toute particulière pour les grands problèmes sociaux actuels et si possible, d’avoir été ou d’être bénévole dans une association ou avoir fait un service civique afin d’avoir déjà vécu de l’intérieur le secteur de l’aide à autrui et de valider de manière certaine son intérêt pour ce secteur. Enfin, il faut faire preuve de capacités rédactionnelles car la conception et le montage de projets est au cœur des métiers de chargés/chefs de projet dans le domaine des politiques sociales et de l’intervention sociale.