4L Trophy : un étudiant classé 32ème sur 1 100

17/02/2020

Clément Renou, étudiant en Licence Sciences Comptables et Financières à l'IAE Caen, et Salomé Sueur, ont brillamment participé à l'édition 2020 du 4L Trophy ! Retour sur leur aventure !

La grande aventure a débuté le 17 Février dernier avec un départ de Caen aux alentours de 12h pour rejoindre Biarritz. Après plus de 6 000 km parcourus, Clément et Salomé arrivent à bon port en se positionnant 32ème sur 1 100...un excellent classement (d’autant plus pour une toute première participation) !

 

Comment vous est venue l’envie de participer au 4L Trophy ?

« Cela faisait de nombreuses années que je souhaitais participer au 4L Trophy. En effet, un très bon ami à moi l’a fait il y a 5 ou 6 ans et son aventure m’a fait rêver. Le fait de rouler avec une telle voiture dans le désert et d’être accompagné par plus de mille autres 4L, ça parait fou ! De plus, cela faisait quelques années que j’avais envie de m’impliquer dans une cause humanitaire. C’était pour moi une évidence et dès que mes études m’ont permis de pouvoir réaliser ce projet j’ai foncé. »

 

Combien de temps avez-vous eu pour préparer la course ?

« Nous nous sommes lancés dans ce projet au mois de mai 2019. Nous avons commencé par chercher des sponsors ce qui est très long et fastidieux. Ensuite après des heures et des heures de recherches nous avons trouvé notre 4L à Angers et sommes allés la chercher avec un camion-plateau le 25 août 2019 (le jour de mes 20 ans). Bien entendu nous continuions nos recherches de sponsors et ce jusqu’à la veille du départ. Nous avons entamé la mécanique au mois d’octobre et c’est là que les choses sérieuses ont commencé. Le garage Sosson à Saint-Aubin-sur-Mer, un de nos partenaires, m’a permis de laisser la voiture au garage et de venir travailler dessus tous les soirs après les cours. D’octobre à décembre cela n’a pas été simple de suivre les cours car j’étais complètement obsédé par cette voiture, je ne pensais qu’à ça. J’ai appris énormément de choses, je regardais énormément de tuto sur YouTube, je me documentais sur différents sites et surtout je pouvais poser n’importe quelle question au garage car les employés avaient forcément la réponse. »

 

 

Avez-vous effectué des modifications majeures sur votre voiture ? Était-elle en bon état ?

« Notre bolide est une 4L GTL Clan de 1991 qui comptabilisait seulement 70 000 km. Elle était très saine et le moteur avait juste besoin d’un petit coup de jeune. Nous avons fait le choix de garder le moteur d’origine qui est un moteur cléon de 1,1L développant 34 CV. (À l’époque la 4L GTL était le modèle sportif). Nous avons changé un bon nombre de pièces dessus. »

 

Comment avez-vous trouvé vos sponsors ?

« Les sponsors n’ont pas été simples à trouver. Pour ce genre de projet il faut surtout vendre le côté humanitaire pour trouver des partenaires. Je pense que pour cette aventure il est préférable d’avoir des contacts car il est vrai que sans la famille et les amis nous n’aurions pas réussi à boucler notre budget. Mais nous avons réussi à trouver des sponsors jusqu’à la veille du départ. Pour nous aider à financer ce projet nous avions aussi mis en place une tombola. »

 

Vous étiez seul ? Accompagné ?

« Le 4L Trophy est un raid qui se réalise à deux par voiture : un pilote et un copilote. Bien entendu nous pouvions tout de même échanger nos rôles pour des raisons de sécurité mais aussi pour partager le plaisir de rouler en plein désert. J’étais donc accompagné de Salomé Sueur. »

 

Combien de temps a duré le raid au total ?

« Nous sommes partis de Caen le lundi 17 février, nous étions convoqués à Biarritz le 19 février pour les vérifications techniques et administratives permettant un départ officiel du raid le 20 février. Nous sommes arrivés à Marrakech le 28 février en début de soirée où ma famille nous attendait sur la ligne d’arrivée. C’était génial ! Le 29 février a eu lieu la soirée de clôture de ce merveilleux raid et le 1er mars tout le monde remontait en France à son rythme.  L’organisation était donc présente avec nous pendant 10 jours. »

 

Vous étiez déjà familiarisés avec la boussole ? Parce que d’après ce que nous avons compris, ce n’est pas une mince affaire ?

« Eh bien non, nous avons appris à nous en servir sur l’autoroute entre Caen et Biarritz. C’est d’ailleurs un des regrets que j’ai sur cette aventure. En effet, voyant les dépenses s’accumuler nous avons commandé une petite boussole sur Amazon à 8€ et elle n’était malheureusement pas très précise. Avec le recul, si c’était à refaire j’achèterais une « vraie boussole », certains avaient même des boussoles avec compteur kilométrique intégré ce qui est très pratique. »

 

Comment l’avez-vous vécu ? Le moral était-il au beau fixe tout le temps ?

« Comme l’une des plus belles expériences de ma vie. Avoir pu admirer des paysages merveilleux avec Salomé restera un magnifique souvenir. Cette expérience nous a donné le goût de l’aventure et nous souhaitons repartir pour de nouvelles découvertes avec notre 4L. Tout au long du raid l’ambiance était magique. Après une telle préparation nous étions surexcités et pressés de partir.  Le moral était tout le temps au beau fixe sauf pendant une matinée, que je vais vous expliquer dans l’anecdote à la fin. »

 

 

Avez-vous dû faire face à des imprévus sur votre chemin ?

« Oui nous avons eu quelques imprévus. Notre courroie de pompe à eau nous a lâchés sur l’autoroute quelques heures après notre arrivée sur le sol marocain. Grâce à l’installation de nos manomètres de températures nous avons tout de suite vu la surchauffe que cela a engendré et nous nous sommes arrêtés à temps pour ne pas abîmer le moteur, en particulier la pompe à eau et le joint de culasse.  Heureusement nous avions emmené celle d’origine avec nous ce qui nous a permis de finir l’étape du jour et de rejoindre le bivouac. Une fois arrivés au bivouac nous en avons acheté une nouvelle renforcée afin d’être tranquilles dans le désert.

 

Notre deuxième problème aurait pu être un peu plus contraignant. Notre ventilateur a cessé de fonctionner sur l’étape marathon. (L’étape marathon est la dernière étape du 4L Trophy, elle est très intense car c’est une étape sur 2 jours sans assistance mécanique et surtout une étape qui comprend plus de 200km de pistes dans le désert). Là aussi, heureusement, nous avions emmené notre petit ventilateur d’origine avec nous ce qui nous a permis de reprendre la route sans problème. L’électricité n’étant pas notre fort nous avons eu la chance de croiser un trophiste avec une formation d’électricien mécanique qui a pu nous refaire un montage électrique. Il nous a aussi dit que nous avions de la chance car le moteur n’a pas pris feu. (Notre gaine avait fondu et le câble faisait masse sur la voiture ce qui a grillé le moteur du ventilo). »

« Un 4L Trophy sans galère n’est pas un 4L Trophy. »

Avez-vous la sensation d’avoir accompli votre mission ?

« Oui nous avons la sensation d’avoir accompli notre mission à 100%. Avoir atteint Marrakech « sans problème », avoir pu découvrir des paysages époustouflants chaque jour et surtout avoir vu les sourires et le bonheur que nous pouvions apporter à des enfants en leur ramenant des fournitures scolaires c’est très émouvant et je crois que ce genre de choses, ça n'a pas de prix »

 

Nous avons été informés de votre classement : 32ème sur 1 100 participants…un grand bravo pour ça ! Vous étiez-vous imposé un objectif de résultat ?

« Notre ami, qui nous a beaucoup aidés dans la préparation de la 4L, avait terminé 52ème sur son second 4L Trophy. Pour moi ce n’était même pas imaginable quand on voit certaines préparations de 4L. Étant très compétiteur, je visais bien évidemment le plus haut possible mais j’espérais tout bas au moins être dans les 300 premiers.

La première étape n’a pas été bonne pour nous, une pénalité de 4 kms pour quelques mètres nous a fait très mal. Nous terminons 753ème.

Sur la deuxième étape nous allions aussi sauter un point de contrôle mais après analyse du road book et de la boussole nous avons préféré retourner sur nos pas et perdre 1 ou 2 kilomètres au lieu de prendre 4 kilomètres de pénalité. Ce fut un bon choix car nous avons fini 69ème malgré cette erreur.

La troisième étape fut la plus belle car nous avons réussi à nous positionner 2ème.

La dernière étape, l’étape marathon qui se joue sur 2 jours de course est sans aucun doute la plus compliquée et nous avons réussi à finir 19ème.

Ce qui nous fait terminer à la 32ème place du classement général. C’est incroyable pour une première participation et surtout un premier raid pour nous deux. Mais pour ma part, mon esprit de compétition prend le dessus. Peut-être qu’un jour nous repartirons pour pouvoir monter sur les marches du podium. En tout cas après cette aventure, nous sommes sûrs d’une seule chose : ce n’était pas notre dernier raid. »

 

Avez-vous une anecdote à nous raconter sur cette aventure ?

« Il y en a beaucoup, mais si je ne dois en raconter qu’une seule je vous dirai le piège du classement. Le lendemain matin de la première journée de course je me réveille et je cours voir les résultats de la veille qui étaient affichés. Tout content je retourne voir Salomé dans la tente en lui criant plein de joie : « devine qui est dans le top 100 ». J’étais super fier. Après avoir pris notre petit déjeuner et avant de prendre la route, Salomé me dit : « on va prendre une photo du classement pour le partager sur nos réseaux sociaux ». De ce pas nous allons au panneau d’affichage ensemble. Après l’avoir regardé, elle se retourne vers moi en me disant : « mais non, c’est l’équipage 1121 qui est 89 nous on est l’équipage 1211 ». Mauvaise lecture, nous étions en réalité 753ème au classement dû à une pénalité de 4km qui s’est joué à quelques mètres, nous sommes passés devant un point de contrôle sécurité obligatoire mais malheureusement nous n’étions pas dans le rayon des 100 mètres.

Après cette découverte j’étais vraiment déçu et c’est bien le seul moment de l’aventure où le moral n'était pas au beau fixe, Salomé était moins dans une optique de compétition elle en a profité pour bien rigoler. »

 

Quel a été votre meilleur souvenir ?

« Il y en a tellement…

Le moment où j’ai été le plus fier c’est quand j’ai vu sur le panneau d’affichage le lendemain matin des deux boucles dans le désert que nous avions terminé 2ème sur la boucle Erg Chebbi. C’était incroyable de nous voir si haut dans le classement !

Mais quand je repense à cette aventure inoubliable une image me revient en tête et je pense que cela restera mon meilleur souvenir. C’était pendant l’étape marathon, la dernière nuit dans le désert, qui cette fois était une nuit en complète autonomie. Après notre problème de ventilateur nous étions dans les dernières 4L et nous avons donc piqué notre tente à la tombée du soleil avec tout juste une dizaine de 4L et les berbères qui nous tournaient autour. Après avoir pris l’apéro et diné autour d’un feu avec d’autres trophistes nous nous sommes couchés la tête en dehors de la tente afin de pouvoir contempler les étoiles et c’était juste incroyable. En plein désert, sans aucune pollution lumineuse, la voie lactée nous ouvrait grand les bras … »

"Il est vrai que voir ma famille sur la ligne d’arrivée et ma mère toute émue avec les larmes aux yeux est aussi un merveilleux souvenir que je n’oublierai jamais" confie Clément.

Un grand bravo à Clément et Salomé pour leur participation et leur implication dans ce rallye humanitaire créé en 1997. Et pour ce qui est du classement...chapeau bas !

4L Trophy : un étudiant classé 32ème sur 1 100

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